2013年1月21日月曜日

Thomas DAY - La Voie du Sabre

Quand je suis tombé sur ce bouquin, La Voie du Sabre, de l'écrivain-(apparemment) otaku Thomas Day, je me suis dit qu'il fallait que je tente. Après toute la littérature japonaise d'origine bien sérieuse que j'ai dû lire, pourquoi ne pas essayer ce modeste ouvrage qui fantasme un Japon de fantasy, qui plus est sous la plume d'un auteur francophone. Après tout, certains médias non-japonais ont plus ou moins réussi le challenge.
Si je ne doute pas que verser dans les clichés est presque naturel quand on fantasme le Japon, et que ces clichés, d'ailleurs, sont souvent entretenus par la pop-culture (et moins pop aussi) japonaise elle-même, il y a tout de même une limite qui me paraît infranchissable
.
Thomas Day nous livre ici opus dont les faiblesses, les clichés et la pauvreté peinent à donner un quelconque intérêt à l'histoire.
Voilà comment cela se passe : un jeune fils de samurai, Mikédi (oublions l'impossibilité phonologique de ce nom en japonais), rencontre le fameux Miyamoto Musashi (encore un) et va partir avec lui à la recherche de la "Voie du Sabre".
Si ce principe de base pourrait présager un petit roman de fantasy initiatique, l'ensemble est incroyablement décevant. Le paysage mêle histoire et inventions de façon trop pompeuse pour être honnête, l'auteur nous lance sa culture en intégrant toutes sortes d'éléments sans intérêt (la bataille des Thermopyles) et mélange un peu tout. Sans compter que la Voie du Sabre est, pour lui, une occasion de lancer le héros, avant tout, dans des histoires de fesses interminables et peu crédibles dont on doute de la pertinence narrative.
Si cela ne serait pas gênant (c'est de la fantasy, après tout), cela le devient lorsque l'auteur se permet de nous livrer en fin de volume une bibliographie par laquelle il tente de justifier une connaissance du Japon... Dont il nous a prouvé la faiblesse dans l'ensemble du roman.
C'est dommage, j'aime bien quand on tente l'expérience du vrai-faux Japon, un peu sur le modèle du Shogun de Clavell ou du jdr Legend of the Five Rings. Mais pour le coup, malheureusement, ce n'est pas une réussite... Dommage pour la littérature merveilleuse francophone, qui mériterait bien une bonne poignée de bonnes œuvres en plus (même si, sûrement, monsieur Day doit nous avoir livré d'autres ouvrages plus méritants).
Heureusement, le livre est court, vous pourrez même en faire l'expérience si jamais vous avez quelques centaines de pages à perdre.
Il est disponible dans toutes les librairies, sur Amazon et, en version numérique, chez Feedbooks.

Et vous, vous en avez pensé quoi ? Moi... Pas terrible, à vrai dire.

___ ___ ___ 

Licence Creative Commons Cet article est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.

5 件のコメント:

  1. Par curiosité, pourquoi Mikédi est une "impossibilité phonologique" ?

    返信削除
    返信
    1. Parce que le japonais (comme tu le sais peut-être) fonctionne avec des mores, qui composent les "syllabes" possibles. En gros c'est une consonne+une voyelle.
      Mais "d+i" n'existe pas, mais donne "ji" (Mi et ké existent).
      On peut dire le Mt Fuji, mais le Mt Fudi, en japonais, ne peut pas exister (ou alors ce serait aussi le Mt Fuji...)
      Sans compter que même écrit Mikeji, ça n'existe pas comme prénom^^

      削除
    2. Merci d'avoir éclairé ma lanterne !

      削除
  2. Haha je l'avais lu il y a une dizaine d'années et je me souviens seulement d'une déception globale, et de deux moments très pénible à lire, comme tout le passage au bordel avec les perles et la défaite finale de Miyamoto

    返信削除
    返信
    1. C'est exactement le sentiment que j'ai eu !

      削除