2013年1月24日木曜日

L'alcool fort - une nouvelle

Il m'arrive parfois d'écrire un peu (non, sans blague ?). Quand je ne suis pas en train de transposer la glose des autres dans un langage compréhensible (enfin, plus ou moins compréhensible), il  m'arrive de faire preuve d'un petit élan de créativité.
J'ai donc composé, à la fin de l'année dernière, une nouvelle dans laquelle je mêle mon expérience personnelle auprès d'alcooliques et un scénario un peu perturbant qui m'a travaillé alors que je passais mes jours et mes nuits en leur compagnie.
Le résultat est donc un texte de 6'300 mots environ (une nouvelle, selon le canon anglo-saxon que je me plais à utiliser, doit faire jusqu'à 7'000 maximum, après quoi il s'agit d'une novelette, une "nouvelle longue").
Le résultat vous plaira ou pas (je me réjouis de lire vos commentaires), mais c'est un des rares textes personnels dont je suis plutôt content depuis pas mal de temps... Il faut dire que je passe mes journées à écrire la littérature des autres, ce qui ne me laisse pas beaucoup de temps pour me consacrer à la mienne.


Vous pouvez également profiter d'une version auto-éditée sur Feedbooks, en téléchargement libre, dans tous les formats qui pourront convenir à vos plateformes portables.


Bonne lecture, et j'espère pouvoir partager d'autres textes personnels à l'occasion.

Licence Creative Commons Cet article est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé. L'image d'origine appartient au domaine public.

2013年1月22日火曜日

Pourquoi je suis partisan du mariage homo

Depuis quelques mois, dans les rues, les cafés, les soirées et sur la Toile, la question du mariage homo déchaîne la passion, dévoilant, souvent sans subtilité, le pire et le meilleur chez nos compatriotes français. Lassé de me battre contre les chantres du conservatisme qui peinent à cacher leur volonté de prendre le droit de choisir comment autrui doit mener sa vie et de nous montrer comment la Loi est là pour imposer et non arbitrer, je pense qu'il est temps pour moi, qui ne suis ni juriste, ni idéologue, d'expliquer pourquoi je milite, de toutes mes forces, pour ce progrès social et socialiste.



  • Parce que je vis dans le monde réel

Je passe mon temps avec de nombreuses personnes, travaille au contact de nombreuses familles, dans un endroit de France par ailleurs plutôt aisé et conservateur... Et pourtant.
L'homosexualité est une réalité que plus personne ne conteste. Cela est reconnu par tous : la loi, la politique,  la médecine... Si certains conservateurs intégristes - et les quelques militants marxisants qui s'imaginent faire une bonne action en retrouvant les racines de leur morale catholique - pensent encore qu'on peut débarrasser le monde du péché homosexuel, tout, dans les institutions est heureusement déjà contre eux. Cela s'appelle le progrès, et le progrès est une composante, aujourd'hui, de la réalité dans laquelle nous vivons, pour ne pas dire une nécessité.
Si un père frappe son fils homosexuel, il s'expose, et c'est heureux, à une peine de prison.
Si une mère séquestre sa fille lesbienne, elle s'expose à une peine de prison, et c'est normal.
Alors comment justifier l'exclusion si plus rien dans la société ne le permet ?
A mon sens, aucun argument valable sur cette question ne peut se passer de la haine, de la volonté d'exclusion ou de réduction au silence ("tuer" socialement les homosexuels).

  • Parce que je ne fais pas souffrir autrui

J'entends souvent, de façon amusante, les opposants au mariage homosexuel invoquer leurs "amis homos". Bien sûr. Mais il s'avère que moi aussi, partisan, j'en ai. Et sans doute en ai-je plus et les connaissé-je mieux qu'ils ne connaîtront jamais les leurs.
Je sais que la souffrance est quotidienne pour les homosexuels, que les attaques sont incessantes et qu'il ne s'agit pas seulement du fait d'être reconnu comme différent. Certains se permettent de parler des homos comme on parle "de l'Immigré" (agitateur à la botte du pouvoir, promoteur du maléfique Etat libéral, pécheur devant l’Éternel ..) le tout, bien entendu enrobé d'un vocabulaire qui ne laisse aucun doute sur sa finalité d'exclusion, de conformisation et, plus souvent qu'on ne le croit, de haine à peine voilée sous des arguments mystique, voire pseudo-médicaux.
Moi je ne fais pas souffrir mes amis volontairement, je ne mets pas une classe sociale entière au ban de la société sous prétexte qu'ils ont choisi un mode de vie différent.
Et croyez-moi, un papa, une maman, ce n'est pas toujours la meilleure solution... Ce sont les vertus et les qualités humaines qui caractérisent une personne, pas le sexe de ses parents ou son orientation sexuelle.

  • Parce que je me fiche de ce que font les autres

La différence fondamentale entre conservatisme et progressisme tient avant tout dans la volonté du premier de vouloir établir un "standard" qu'on doit être tenu de respecter, dans lequel on frappe le clou qui dépasse, alors que le second met en avant l'émancipation personnelle et la possibilité de s'établir en tant qu'individu hors d'une idéologie préétablie. C'est en tous cas la direction qui a été prise, petit à petit, dans le courant des trois derniers siècles de l'Histoire européenne. Certains crieront - atroce ! - au libéralisme, mais il s'agit simplement de l'émancipation progressive de l'être humain de ses esclavages mentaux, communautaires et sociaux.
Tout le monde admet qu'espionner ses voisins, c'est une mauvaise chose. Que médire est une faute de goût. Et pourtant, on irait vérifier quelle union sociale ses voisins tissent ? Par quel contrat des homos qui s'aiment décident de s'unir ? Décidément, certains ne comprennent pas que l'effraction, ce n'est pas seulement défoncer une porte : les homos peuvent se marier s'ils le veulent, c'est leur choix et leur fardeau, que les autres aillent se faire foutre, parce que ce n'est pas leur problème - qu'on se le dise.
Si vous pensez que décider pour les autres reste plus important, c'est d'un psychiatre dont vous avez besoin.

___ ___ ___

Certains m'avanceront que le mariage est un sacrement religieux, qu'il est un serment devant Dieu... Oui, mais, selon la Loi, Dieu n'existe pas et la religion n'a plus son mot à dire dans nos pays. C'est normal, et c'est très bien comme ça. Et que ceux-là se rassurent, Dieu aime tous les hommes, même, et surtout, ceux qui choisissent de jouir du plus grand cadeau qu'Il leur ait jamais fait : le libre-arbitre.


Pour ceux qui veulent découvrir un petit florilège des propos parmi les plus dégoulinants de haine et d'intolérance trouvés çà et là sur Internet, un tumblr a été créé rien que pour les rassembler : manifpashomophobemais.tumblr.com.

Si vous aussi vous voulez montrer votre détermination à lutter contre l'exclusion, l'intégrisme religieux et la haine, vous pouvez nous rejoindre à la Manifestation pour tous le 27 janvier 2013. J'irai même s'il neige !
___ ___ ___

Photo de Philippe Leroyer, sous Licence Creative Commons. Attribution, pas de modification ni d'utilisation commerciale.

___ ___ ___

Licence Creative Commons Cet article est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé, en France. Il peut être considéré comme Domaine public dans tous les pays où il est autorisé de renoncer à son droit d'auteur. La photographie jointe n'est pas concernée par cette licence.

2013年1月21日月曜日

The Perks of Being a Wallflower - Le Monde de Charlie

Voilà un film que je ne serais pas allé nécessairement voir de mon propre chef : les étiquettes drame, film de lycéens et film de mœurs me rebutent généralement beaucoup, et si je ne vivais pas avec quelqu'un que ce genre de cinéma inspire, je pense que je serais passé à côté de celui-là.
Seulement voilà, je dois bien l'avouer, ce film américano-canadien fut pour moi une agréable surprise de ce début d'année.

Le trailer, comme toujours :




Le titre original en dit déjà long sur ce à quoi il faut s'attendre, The Perks of Beings a Wallflower - Les avantages d'être un laissé-pour-compte. On découvre ici un univers de l'adolescence qui s'écarte un peu des habituelles histoires de drogue et de beuverie que les Américains savent si bien nous singer (et drogues, et beuveries, il y a) pour entrer dans une histoire de troubles plus subtile, une histoire de folies partagée, de passés troublé, d'amis suicidés et d'homosexualité bafouée.
Si l'ensemble donne, au départ, un impression un peu classique, l'horreur de l'histoire s'infiltre dans le film, insidieusement, mêlant à des histoires d'amour contrariées le passé d'enfants abusés qui les a détruits.
La présence d'Emma Watson - on se souvient tous, bien sûr, d'Hermione - ne me semble pas ici particulièrement pertinente. Les jeunes acteurs sont tous bons - à leur manière -, bien meilleurs en tout cas, que des acteurs français, et je ne pense pas que ce film ait particulièrement besoin de têtes pour se laisser voir.
Mon petit reproche, cependant - il en faut - c'est une photographie trop classique à mon goût, peut-être un peu trop crue, trop flottante pour mes yeux. Mais, honnêtement, on reste tout de même bien loin d'un film de débutants.
Sans doute que les amateurs du genre se rappelleront que l'équipe du film nous avait déjà livré Juno, il y a quelques années, et qu'ils ont une certaine expérience du film d'adolescent difficile-et-sérieux-mais-pas-trop. Et pourtant, il n'y a pas tellement de quoi rire, dans ce Monde de Charlie, qui prête plutôt à pleurer sur une réalité, qui, pour certains, et bien trop lourde à porter.

Si vous aimez le cinéma pour faire la fête entre potes, passez votre chemin. Si les drames un peu trop réels, un peu trop proches de nous, vous parlent plus, je ne doute pas que vous ferez figurer bientôt ce film parmi vos classiques. 

___ ___ ___

Ma note à la Suisse : 5/6 (Mention très bien)
(Réalisation 5.5, Scénario 5, Photographie 4.5)


Licence Creative Commons Cet article est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.

Thomas DAY - La Voie du Sabre

Quand je suis tombé sur ce bouquin, La Voie du Sabre, de l'écrivain-(apparemment) otaku Thomas Day, je me suis dit qu'il fallait que je tente. Après toute la littérature japonaise d'origine bien sérieuse que j'ai dû lire, pourquoi ne pas essayer ce modeste ouvrage qui fantasme un Japon de fantasy, qui plus est sous la plume d'un auteur francophone. Après tout, certains médias non-japonais ont plus ou moins réussi le challenge.
Si je ne doute pas que verser dans les clichés est presque naturel quand on fantasme le Japon, et que ces clichés, d'ailleurs, sont souvent entretenus par la pop-culture (et moins pop aussi) japonaise elle-même, il y a tout de même une limite qui me paraît infranchissable
.
Thomas Day nous livre ici opus dont les faiblesses, les clichés et la pauvreté peinent à donner un quelconque intérêt à l'histoire.
Voilà comment cela se passe : un jeune fils de samurai, Mikédi (oublions l'impossibilité phonologique de ce nom en japonais), rencontre le fameux Miyamoto Musashi (encore un) et va partir avec lui à la recherche de la "Voie du Sabre".
Si ce principe de base pourrait présager un petit roman de fantasy initiatique, l'ensemble est incroyablement décevant. Le paysage mêle histoire et inventions de façon trop pompeuse pour être honnête, l'auteur nous lance sa culture en intégrant toutes sortes d'éléments sans intérêt (la bataille des Thermopyles) et mélange un peu tout. Sans compter que la Voie du Sabre est, pour lui, une occasion de lancer le héros, avant tout, dans des histoires de fesses interminables et peu crédibles dont on doute de la pertinence narrative.
Si cela ne serait pas gênant (c'est de la fantasy, après tout), cela le devient lorsque l'auteur se permet de nous livrer en fin de volume une bibliographie par laquelle il tente de justifier une connaissance du Japon... Dont il nous a prouvé la faiblesse dans l'ensemble du roman.
C'est dommage, j'aime bien quand on tente l'expérience du vrai-faux Japon, un peu sur le modèle du Shogun de Clavell ou du jdr Legend of the Five Rings. Mais pour le coup, malheureusement, ce n'est pas une réussite... Dommage pour la littérature merveilleuse francophone, qui mériterait bien une bonne poignée de bonnes œuvres en plus (même si, sûrement, monsieur Day doit nous avoir livré d'autres ouvrages plus méritants).
Heureusement, le livre est court, vous pourrez même en faire l'expérience si jamais vous avez quelques centaines de pages à perdre.
Il est disponible dans toutes les librairies, sur Amazon et, en version numérique, chez Feedbooks.

Et vous, vous en avez pensé quoi ? Moi... Pas terrible, à vrai dire.

___ ___ ___ 

Licence Creative Commons Cet article est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.

2013年1月11日金曜日

Une plateforme de littérature japonaise... Libre de droits ?

L'idée m'est venue il y a peu (peut-être aussi le fait de recevoir une belle liseuse pour Noël, qui sait) : Et si on se mettait à plusieurs, des traducteurs japono-français (expérimentés ou moins), pour créer une plateforme (un site internet, quoi) qui regrouperait tous les textes libres de droit de la littérature japonaise, mais en français ?
Bien sûr, s'il faut pour cela des traducteurs, motivés et bénévoles, c'est parce qu'il y en a beaucoup qui n'ont pas été traduits et, parmi ceux qui l'ont été, il est peu probable que traducteurs comme éditeurs soient prêts à lâcher ces textes dont la plus value en libraire est bien connue (qui va de pair avec la pauvreté de l'offre, bien entendu).
Mais qu'à cela ne tienne : tout auteur décédé depuis 70 ans ou plus est libre de droit (autre problème : au Japon, comme dans le reste du monde, c'est 50...) : si on n'a pas accès à la traduction... On la fait ! Bref, il s'agit donc de créer le petit frère de Aozora-bunko, mais pour la littérature japonaise traduite en français (et pourquoi pas, éventuellement, dans d'autres langues).
C'est un gros travail, qui devrait regrouper au moins un, mais plusieurs média/informaticiens pour mettre en place ladite plateforme, un ou quelques juristes pour leurs conseils avisés en matière de droits d'auteur et de traduction, et, bien sûr, toute une bande de traducteurs, relecteurs, éditeurs ("metteurs en page") qui soient prêts, bénévolement, à mettre en place ce projet qui mettrait les textes une fois traduits à disposition, et qui les diffuserait aussi sur toutes les plateformes dédiées (Feedbooks, Ebooks libres et gratuits, etc.) et à tout ceux qui le veulent.
Le rêve ultime serait d'obtenir de certains des traducteurs les plus reconnus (ou de leurs héritiers) dans le monde de la japonologie francophone qu'ils lèguent au domaine public certaines de leurs traductions...
Mais ne nous hâtons pas...

Et vous, ça vous parle comment ?
 ___  ___ ___

Licence Creative Commons Cet article est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.

2013年1月10日木曜日

The Man with the Iron Fists (鐵拳無敵)

A mon avis, il y a trois types de films : les bons films, les mauvais films, et la navets, qui, quand on sait comment les prendre, sont les meilleurs de tous. Les séries Z, les nanars, l'impensable du grand écran.
Cet "Homme aux poings de fer", The Man with the Iron Fists (ce qui, niveau référence, commence déjà bien) est donc un film de Rza, c'est à dire un rappeur américain, membre du Wu-Tang Clan (on croit déjà saisir...), parrainé par Quentin Tarentino (ça commence à sentir bizarre, déjà) avec, dans les rôles principaux, Madame Lucy Liu en maquerelle de maisons de plaisirs et Russell Crowe dans le rôle de... Euh... De l'anglais-du-far-west-pan-dans-ta-gueule-c'est-l'empereur-qui-m'envoie.

Le lancement, pour placer un peu les choses dans leur contexte :


Bon, je n'ai pas besoin de résumer l'histoire, vous aurez compris, et, sinon, ça n'a pas grande importance : ce n'est pas le but.
L'Homme au poings de fer, c'est un nanar, dans toute la splendeur du terme, un vrai film qui ravira tous les amateurs du genre. Pendant 90 minutes (c'est un signe, aussi, ça, il paraît), c'est une succession insensée (et donc parfaite) de dialogues pourris, de scènes absolument inutiles sur le plan narratif (le passé totalement hors contexte de Rza-esclave, une scène d'enseignement bouddhique très... hors-norme, etc.), de scènes de baston qui accumulent tous les effets spéciaux moisis possible, le tout accompagné du musique très en rapport, entre BO de western et gros gangsta rap, plus une imagination sur le plan de l'armurerie qui dépasse l'entendement (le pistolet-couteau-shuriken de Russel Crowe, les bâtons à gueule de lion mobile du clan du Lion, un homme de cuivre sorti de nulle part, les rubans de danse des "veuves noires", les poings de fer du héros, animés, bien entendu, par la force du Qi bouddhique - hum...)
Si le genre vous plaît, si vous avez confiance en Tarentino, je vous dit, allez-y, il n'y a vraiment pas de quoi être déçu : c'est une heure et demie de what the fuck de haut niveau, un chef-d'œuvre du genre.
La critique ne suit pas ? Bah, les gens ne comprennent jamais ce qui est bon, alors...

___ ___ ___

(Pas de note : on ne note pas les nanars, on les regarde)

Licence Creative Commons Cet article est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.

2013年1月8日火曜日

L'Homme qui rit

Le premier film de 2013 n'aura pas été un blockbuster, mais un film bien français, au budget certes vraisemblablement conséquent, mais qui n'occupe tout de même pas le haut de l'affiche dans les cinémas de Paname (et qui, d'ailleurs, n'est pas très bien noté). Et pourtant, il s'agit d'un petit gros film qui, dans l'ensemble, mérite qu'on en parle un peu.

La bande-annonce (parce que sinon...) :



Ce film, vous pouvez le voir, commence par un paradoxe : il met en scène l'œuvre d'un de mes écrivains classiques français favoris, Victor H., et affiche, dans le rôle principal, un des plus sulfureux acteurs originellement francophones, l'acteur et - peut-être - futur ministre russe, monsieur Gérard D. (que je viens d'ailleurs de voir dans Life of Pi...)
Politique mise à part, cette adaptation de l'Homme qui rit, sauce à la Burton, n'en est pour autant pas du tout déplaisante.
Les seuls bémols, ce sont 1) comme toujours dans le cinéma français, le pauvre niveau des acteurs et 2) un film à peine trop lent pour que je ne m'ennuie pas avant la fin. Si notre ami russe se démarque, comme souvent, par son jeu, les autres acteurs, fussent-ils principaux, n'hésitent pas à nous étaler, en long et en large, l'absence de talent, de formation et de suivi des acteurs de notre pauvre France : c'est trop plat, ou pas assez, quand ce n'est pas carrément du sur-jeu déplacé. C'est dommage, mais, par défaut, je pense que ce sera toujours ma critique dans les films français.

Le visuel est cassant, chatoyant, clair-obscur et l'histoire aussi tragique que drôle et rocambolesque.
Je n'en dévoilerai pas plus, parce que je pense que, comme moi, tout le monde n'a pas lu le livre et la découverte de l'histoire, si elle n'est pas la plus originale du maître Hugo, elle apporte toutefois son lot de retournements qui sont parfois tellement évidents qu'on n'ose même pas s'y attendre, ce qui, finalement, ne rend pas si mal.

S'il n'est pas la tête d'affiche du moment, profitez-en encore pendant que vous le pouvez, je pense que pour les amateurs du genre historico-tragico-what-the-fuck, vous ne serez pas déçus. Enfin, c'est moi qui le dit. La critique, elle n'a pas apprécié...

___ ___ ___


Ma note à la Suisse : 5/6 (Mention très bien)
(Réalisation 4.75, Scénario --- (on ne critique pas Hugo), Photographie 5.5)

Licence Creative Commons Cet article est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.

2013年1月5日土曜日

Andrzej SAPKOWSKI - Le cycle du Sorceleur

Dans les librairies francophones, la fantasy est un dominion absolu du monde anglo-saxon, même si nous avons nos quelques auteurs locaux qui, malgré tout, peinent encore à produire beaucoup, si ce n'est à produire bien...
Alors quelle ne fut pas ma surprise en découvrant, traduit en français, et chez un grand éditeur selon mon cœur, un incroyable cycle de fantasy... polonaise !
Le cycle du Sorceleur (Wiedźmin, dans une VO dont je ne comprends pas le moindre mot), écrit par Andrzej Sapkowski a non seulement été importé intégralement dans notre belle francophonie, mais en plus plus rapidement que chez nos amis anglo-saxons, qui n'ont encore accès qu'à près de la moitié de l'œuvre dans la langue de Shakespeare. Il existe déjà deux adaptations en jeu vidéo (polonaises elles aussi), The Witcher 1 et 2, ainsi qu'un film et une série télé vraisemblablement introuvable. Avec sous-titres dans une langue que je comprends, je suis preneur.

Sorceleur - Lever de rideau en nouvelles


Sorceleur, c'est, pour commencer, deux recueils de nouvelles extrêmement brillantes qui reprennent, à leur façon, sombres, cyniques et humoristiques, certains des contes de notre enfance, dans lesquels interviendront inéluctablement Geralt de Riv, dont la profession est celle de chasseur de monstres et autres entités légendaires : c'est un sorceleur.
Brillamment mêlées les unes aux autres, les nouvelles introduisent petit à petit un monde qui navigue entre la fantasy classique directement issu des univers les plus emblématiques du genre, entre Tolkien et Donjons & Dragons, et un univers cruel, sombre et pré-apocalyptique digne des sagas du genre du Trône de Fer et autres avatars de la porn/epic-fantasy. Sapkowski met en place, petit à petit les personnages et les événements qui continueront le cycle et qui nous amèneront loin, cette fois, des nouvelles.

Les deux recueils sont disponibles chez Bragelonne en un volume, chez Milady en deux volumes et dans diverses versions numériques.

Sorceleur - Le cycle



Après les nouvelles, le cycle à proprement parler, qui nous emmène aux quatre coins du monde créé par Sapkowski, et même ailleurs. Nous suivons ici, dans leurs aventures épiques, Geralt de Riv, sa compagne par intermittence, la tumultueuse et passionnée sorcière Yennefer et leur protégée, la mystérieuse Ciri, qui, de petite fille dans les nouvelles, deviendra une adolescente convoitée, puis une femme déterminée et sauvage. Tous ensemble, pris dans la tourmente du destin, ils devront se battre pour s'y arracher ou se résoudre à tout perdre en l'acceptant...
Je ne vous gâcherai pas la surprise de la lecture, et vous laisserai le soin de découvrir les aventures que la fantasy polonaise nous propose. Je vous dirai juste que tout y passe, sans crûment et sans véritable jugement : politique, religion, guerre, adolescence, homosexualité...
Le style narratif de Sapkowski est particulièrement imaginatif, il oscille toujours entre le conte, le roman d'aventures et l'essai historique, ce qui donne à l'ensemble un ton haché, qui vous prendra souvent au ventre :  l'épique se mêle à l'article encyclopédique, et tous deux peuvent sceller, en deux lignes et sans épitaphe, le destin de personnages ou de pans entiers du monde endiablé et mourant de Sapkowski.

S'il y a beaucoup de texte dans ce cycle, tout me semble bon à prendre : commencez par le début et lisez tout.
Le cycle entier est disponible chez Bragelonnechez Milady et en version numérique.

La traduction

Un petit mot sur la traduction, pour terminer... Après tout, c'est mon boulot.
Je ne connais pas du tout le polonais, et serais très très mal placé pour juger quoi que ce fut concernant la qualité de la traduction. L'ensemble français m'a toujours semblé agréable à lire, très peu de coquilles (Bragelonne semble avoir un excellent comité de relecture) et des traducteurs dont on sent la familiarité avec le monde de la fantasy.
Un seul bémol cependant : quatre traducteurs se partagent les œuvres (il se succèdent dans les trois premiers puis la même traductrice prend en charge les 4 derniers), ce qui enlève un peu de constance à l'ensemble et décale plusieurs fois le lexique du tout (au début) ce qui, personnellement, me choque toujours un peu. Mais une fois ce point dépassé, le travail, puis-je le dire, est bon.

Mon verdict : J'ai aimé.
Et vous ?

Licence Creative Commons Cet article est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.

Ma première publication bientôt en librairie !


Retrouvez cet article sur mon blog pro !

___ ___ ___


Vous vous en souvenez peut-être, mais je vous en ai déjà parlé : "les Cadavres" (遺体), le livre de Kôta Ishii (石井光太), qui a été traduit en collaboration par une poignée de traducteurs, dont votre serviteur, a enfin une date de publication. Il s'agira donc du premier ouvrage publié auquel j'aurai pu participer. Il sera disponible sous le titre Mille cercueils dès le 7 mars 2013 dans toutes les bonnes librairies.
Si j'ai traduit un certain nombre des chapitres de cette ouvrage avec mes collaborateurs, je découvrirai en même temps que vous la version finale, ce qui sera pour moi l'occasion encore une fois de revenir sur le contenu de ce livre particulièrement sordide, mais fascinant, dont la traduction a été une aventure collective pas si simple... Une découverte pour moi dans le monde merveilleux de la traduction : traduire à plusieurs, c'est nettement plus compliqué que de traduire seul, pour des raisons que je détaillerai peut-être un jour dans ces pages.
Si vous voulez soutenir une bonne cause (ce projet étant bénévole, tout l'argent dégagé par l'ouvrage sera reversé à une association caritative japonaise), si voir le travail de jeunes traducteurs franco-japonais ou juste pour me faire plaisir, foncez acheter l'ouvrage dès sa sortie !

Licence Creative Commons Cet article est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.

Life of Pi (L'Odyssée de Pi)

Si je pensais que le film de la fin d'année 2012 serait, bien entendu, le Hobbit, que, soit dit en passant, j'ai apprécié comme il se doit, je ne pensais pas que ce Life of Pi (L'Odyssée de Pi), du fameux Ang Lee, serait un tel chef-d'œuvre.
A la base il y a un roman primé, l'Histoire de Pi, écrit par un canadien francophone qui écrit en anglais, Yann Martel. Je ne l'ai pas lu, mais, du coup, il figure en bonne place dans la liste de mes prochaines lectures. Globe-trotter de naissance, cet auteur nous a livré ce récit fascinant qui mêle l'humain, l'animal et le divin.

Voici la bande-annonce :


Ce trailer ne vous montre que ce qu'il veut pour ne pas en dire trop sur cette histoire qui nous transporte aux frontières de l'impossible. Je voudrais bien vous en dire le moins possible, mais la marque indélébile que me laisse se film m'empêche de me taire complètement.

Pi, jeune indien de Pondichéry (l'Inde francophone), est à la recherche de Dieu depuis son plus jeune âge : il découvre tout d'abord le panthéon hindou, avant de rencontrer Christ dans une petite église de campagne.  Il se met ensuite rendre hommage à Dieu selon le rite musulman, Allah. Là où certains ne craignent qu'un dieu unique, Pi en craint 33 millions. Il ne mange pas de viande et croit en l'âme des animaux. Sa famille, appauvrie par le retour de l'Inde à l'indépendance, décide d'aller faire fortune avec tous les animaux du zoo familial au Canada, et, vous l'avez vu, son bateau fait naufrage (après un caméo de l'acteur russe Gérard Depardieu dont je vous laisse la surprise).
C'est là que commence vraiment le voyage intérieur et extérieur de Pi. Seul être humain au milieu de l'océan infini avec pour seul compagnon un véritable tigre du Bengale, puissant et affamé, Pi entreprend de survivre face à l'océan et ce n'est que grâce à la terreur que lui inspire son féroce compagnon qu'il trouvera la force de rester en vie.
Pi a tout perdu : sa famille, sa vie et il ne lui reste rien. Il y a dans ce voyage l'histoire de Job, l'histoire de l'homme confronté seul à la sauvagerie de la réalité et à la recherche de Dieu.
"I've lost my family, I lost everything, I surrender!"
C'est Job qui s'en remet à Dieu, l'homme qui a tout perdu et qui n'a plus qu'un seul interlocuteur, auquel il s'accroche avec désespoir : lui-même... Dieu.
Life of Pi vous propose une Odyssée mystique, magnifique, à la frontière de la réalité, quelque part dans ce "Et si..." qui nous habite tous à un moment ou à un autre.

Un petit mot encore pour ceux qui s'attachent aux détails. Techniquement, la 3D n'est toujours pas profondément indispensable, mais les effets numériques se mêlent à des décors réels... L'illusion est, selon moi, presque parfaite.

Il est toujours dans les salles, alors profitez-en. Je gage que, quelque soient vos goûts cinématographiques, vous ne serez pas nombreux à être déçus.

___ ___ ___

Ma note à la Suisse : 5.5/6 (Mention excellent)
(Réalisation 5.5, Scénario 5.25, Photographie 5.75)

Licence Creative Commons Cet article est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.

2013年1月4日金曜日

Bonne année +1

Je ne sais pas si vous attendiez impatiemment, comme moi, la fin du monde, mais elle n'est pas venue. Bon, on n'y croyait pas une seule seconde, mais, ma foi, je me disais dans un coin de ma tête que si le monde de la finance pouvait se casser la gueule une bonne fois pour toutes et les banquiers se suicider par millions dans les rires et les chants, ça n'aurait pas été plus mal. Bien au contraire. D'ailleurs, dans ses vœux, le pape lui-même à souhaité une régulation de la finance. Et franchement, si même lui le dit, c'est qu'il doit y avoir un gros nœud dans les vipères...
Enfin, tant pis, on passera cette année comme toutes les autres, à faire ce qu'on peut pour pas grand-chose... 

Ce qui ne va pas m'empêcher de vous souhaiter à tous, amis, connaissances, inconnus, traders, une excellente année, pleine de joie, d'humanité et de rires. Même si vous devez changer de boulot pour ça.

BONNE ANNEE 2012+1 !!!


Licence Creative Commons Cet article est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.

Irairakuma ou les Chroniques de l'ours à ressorts

Le monde m'énerve, certains jours. Je mange, j'ai envie de gueuler, je sors du ciné, j'ai envie de me plaindre, je lis un livre, j'ai envie de tout péter, j'entends les politiciens et j'ai envie de leur lancer des cailloux bien pointus dans leurs petites têtes de juristes trop bien habillés.
Seulement, je ne peux pas le faire sur ce qui me sert déjà de blog professionnel : cela ne collerait pas avec l'ambiance. J'ai pourtant déjà laissé dans la blogosphère quelques tentatives (, et puis là aussi) de crier mes frustrations et mes colères, mais, trop spécialisés, ou trop ésotériques, je n'ai pas tenu le cap. Mais je dois vous l'avouer, franchement, j'ai besoin de râler. J'ai besoin de me plaindre, j'ai besoin de cracher un peu sur ce pauvre petit monde qui n'a pas eu la décence de finir alors qu'il était encore temps.
Enfin bref, me voilà, moi, l'ours japonisant, le lettreux orientaliste, le gaucho révolutionno-feignasse, en route pour un nouveau blog... Cette fois, pas de censure, pas de retenue (je suis, de toute façon, d'un naturel fort décent), je vais critiquer ce qui me passe par la tête, même si - vous me connaissez - cela prendra sûrement un ton particulièrement orienté culture fantastique et virulence antifasciste. Mais peu importe, je ne suis pas là pour être structuré, juste pour gueuler un peu, parce que bon, hein.
L'ours qui raillera, irairakuma, c'est moi, et si vous trouvez que je suis un lettreux taré et un geek libertaire et sans église c'est que, fondamentalement, vous aurez commencé à me comprendre.

Bienvenue dans l'univers d'un ours qui raillera, l'ours énervé qui jamais ne se calme.

Licence Creative Commons Cet article est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé.