2013年9月26日木曜日

Mes jeux interdits I

Depuis quelques temps circulent sur les réseaux sociaux des listes qui invitent chacun à déterminer à combien « des 100 meilleurs jeux vidéo » il aurait joué, et chacun de participer avec joie en essayant d’atteindre le plus haut score possible.
Mais sans compter que ces listes sont fortement subjectives (elles pourraient être au moins basées sur les ventes, sur les sondages Famitsu, etc.), avoir un bon score pour moi est plutôt la marque d’une consommation aveugle, perpétuelle, d’un marché qui ne cesse de me montrer tous les jours à quel point il est encore jeune et immature. Parce que avoir joué à 90 (ou 110 !) des « 100 jeux » de cette liste, ce n’est pas la marque du gamer, c’est la preuve soit que la personne en question est journaliste, soit qu’elle ne consomme pas des jeux vidéo, mais du jeu vidéo. Or, ce n’est pas mon cas, et de nombreux jeux me sont interdits, comme beaucoup le seront à d’autres dans 50 ans, quand le monde vidéo-ludique aura enfin un peu d’histoire et qu’il aura acquis une certaine forme de maturité (pour autant qu’on puisse parler de « maturité » dans le monde des loisirs).
Je vais m’expliquer.

Une industrie jeune
De tous les marchés des loisirs, « l’industrie » du jeu vidéo est sans doute la plus jeune. Plus jeune que la télé, encore plus jeune que le cinéma et ridicule embryon face au vénérable marché de l’imprimerie. Et j’en veux pour preuve que contrairement aux autres marchés, le jeu vidéo commence seulement maintenant (enfin !) le passage des générations. Les enfants qui naissent de nos jours (et depuis pas plus d’une petite décennie) ont de bonne chance d’avoir des parents gamers, mais ceux qui ont plus de 40 ans aujourd’hui sont, on peut sûrement le dire, en grande majorité complètement ignorants du monde du jeu vidéo, ce qui explique certainement en partie pourquoi on parle tellement de la violence dans lesdits jeux, de la censure, des notations PEGI, CERO, etc.
Parle-t-on au niveau politique de la violence au cinéma ? Très peu. Dans les livres ? Jamais, ou alors seulement si elle appelle au génocide des Juifs (alors que paradoxalement, vous remarquerez que tuer des Arabes dans des jeux vidéo, c’est encore considéré comme cool).
Bref, cette « industrie » est tellement jeune qu’il n’y a qu’une « industrie », justement. Une grosse et une petite, mais une « industrie » quand même. Il n’y a pas encore (pas de façon marquante et conséquente, je veux dire) un « artisanat » du jeu vidéo, qui soit artistique et sans logique de profit… Et qui devienne universellement reconnu quand même. Pourtant, il y a des écrivains qui deviennent mondialement connus sans même trouver d’éditeur et des vidéos fabriquées sans crowfunding, sans chaîne de télé et sans salaire qui reçoivent une renommée internationale via Youtube, ou même sans.
Pourquoi pas dans les jeux vidéo ? Je pense que vous avez compris.

Le Moyen-âge du jeu vidéo
Nous sommes donc au Moyen-âge du jeu vidéo. Il existe déjà, est bien lancé sur ses bases, mais est encore le ressort d’un « clergé » qui détient tous les outils et tous les moyens pour le produire. Sous le regard critique, bien sûr, mais bienveillant aussi, des souverains et de leurs sujets.
Nous sommes donc, sur le plan de l’Histoire du jeu vidéo, à l’époque des bûchers et des presses royales. On brûle ce qui ne nous convient pas et les presses appartiennent à quelques puissants qui choisissent qui, quoi, comment et pour combien. Non pas qu’à l’époque actuelle ce soit quelque chose que nous ayons choisi consciemment, c’est simplement que le « média » jeu vidéo, en l’état, n’existe pas (encore) hors de la logique de profit, de consommation et de marché, contrairement aux autres vecteurs de loisirs. Après tout on peut passer sa vie à – légalement – lire des ouvrages libres de droits ou regarder des films gratuitement (encore que – si on reste dans le légal – cela ne permette peut-être pas de briller en société). Pour le jeu vidéo, bernique. Le free-to-play n’est pas un jeu gratuit, bien au contraire, il correspond à une logique payante de profit encore plus marquée que pour les autres jeux vidéo.
Ce n’est pas une critique acide que je fais ici, mais un état de fait. L’Histoire avance, et le jeu vidéo aussi. Dans 50 ans (sous réserve de fin du monde), les jeux occuperont dans la société (j’espère), la politique, les mœurs, les livres d’école, la même place que la littérature, le cinéma ou la musique. C’est juste que ce n’est pas encore le cas aujourd’hui.
Et ce sera un beau jour que celui où, entre amis, on ne parlera plus du jeu vidéo, mais d’un auteur de jeu vidéo, d’un style ou d’un éditeur. Quand les jeux vidéo auront pris dans l’inconscient collectif leur place à côté des livres et des séries.
Quand on ne sera plus pris pour un ignorant ou un débile quand on dira qu’on joue essentiellement à de la fantasy et de la SF, mais pas à la guerre, aux voitures ou au sport.

Il n’y a pas de jeu vidéo
Il n’y a pas de jeu vidéo, et c’est mon combat. Dans une industrie naissante, on peut se permettre de parler « des meilleurs », mais dans une industrie mature cela n’a pas de sens. Pas si on a des goûts et des envies un tant soit peu construites.
J’ai rarement vu une liste « des 100 meilleurs livres » qui propose autre chose que des romans internationalement reconnus et facilement disponibles. C’est certes encore bien trop vaste pour moi, mais la sélection est déjà énorme. Le nombre de livres qui peuvent faire partie d’une liste sur ces seuls critères est extrêmement réduit. Or les listes de jeu vidéo que j’ai vues ces derniers temps sont bien loin de tout cela : on trouve dans la même liste des jeux quasiment introuvables depuis 20 ans, de vieux RPG japonais, des jeux sortis dans l’année qui n’ont pas encore fait leurs preuves, des casses-briques, des jeux de plate-forme et le tout sur pas loin de 15 (?) machines différentes (ceux qui font les listes sont donc soit journalistes, soit gosses de riches, soit pirates, je ne vois pas d’autres explications).
Vous imaginez une liste des « 100 meilleurs livres » qui proposerait tout à la fois le Seigneur des Anneaux, les Œuvres de Bakounine[1], la Véritable histoire de Ah Q (Lu Xun), le Kojiki, le Code napoléon et Heidi (Johanna Spyri), comme ça, en vrac ? Franchement, à qui ça paraîtrait pertinent ? (Et qui d’entre vous peut prétendre connaître chacune de ces seulement 6 œuvres ?)
Oui on peut parler des « meilleurs romans », des « meilleurs œuvres politiques », des « meilleurs sagas de fantasy », mais établir un panthéon des « meilleurs livres » ce serait prétentieux et une occasion pour celui qui fait la liste de montrer à quel point il sait étaler des connaissances qu’il n’a pas.
En partant de là, donc, je peux le dire, je n’aime pas le jeu vidéo. J’aime certains genres, certains styles, certains auteurs. Exactement comme pour les livres. Exactement comme pour les films ou les séries. Exactement comme pour les jdr.

J’attends donc pour « jouer le jeu », le moment où on reconnaîtra, dans la communauté du jeu vidéo, que c'est simplement un média, et que, du coup, on peut y faire son libre choix entre des « courants », des « styles » et des « genres ». On le peut déjà bien sûr, mais on peut difficilement se faire accepter en tant que gamer dans ces conditions, pas dans un milieu geek qui, lui-même, manque encore d'une certaine maturité.
Après tout, je reconnais bien que les fans de Bit-lit peuvent aussi être des geeks, même si je n’en lis pas (et n’en lirai pas) moi-même.
Mais tant qu’on considérera normal, si on veut être gamer, de jouer à GTA5 après avoir fini Skyrim, le tout entrecoupé de parties de FIFA et de Idol Master comme si de rien était, non.
Je ne regarde pas le foot, ni Top Models (Amour, Gloire et Beauté), même pour patienter entre Game of Thrones et Dexter. Pourquoi ça changerait quand je joue ?




[1] « La propriété, c’est le vol. »
L'image est libre de droits.

2013年9月23日月曜日

日本、覚悟しろ!

Petit article rien à voir pour relancer ce blog dans sa position géographique par défaut, le pays du Soleil levant.
Nous sommes bien installés et partis pour une année de folie (plus ou moins) dans les méandres de cette belle et mystérieuse ville qu'est Tokyo.
J'essaierai de revenir vers vous régulièrement pour ne pas vous parler des sujets suivants :

- Tradition et modernité


- La pédophilie en manga


- Les sushis.


- Le bouddhisme


Parce que les Occidentaux que la plupart des gens qui tomberont sur cette page sont n'ont pas la maturité nécessaire pour appréhender, ni même comprendre, de manière un tant soit peu correcte les sujets ci-dessus.

Sinon je posterai (par souci de simplicité) quelques découvertes sur mon tumblr tout fraîchement créé :